"Notre critique et la leur". Le procès de la critique par les écrivains du XIXe siècle

International audienceEntre le critique et l'écrivain la guerre, longtemps larvée, est ouvertement proclamée au tournant de 1830, au moment où s'amorce l'autonomisation de la critique vis-à-vis de la création littéraire, et au premier chef de la littérature romantique, vite assimilée par certains " obscurs Zoïle " à de la " littérature facile ". Les déclarations belliqueuses entre écrivains et critiques fusent de part et d'autre : " retranchés dans leur forteresse du Lundi ", les critiques tirent à boulets rouges sur les écrivains qui répondent à grands coups de préfaces écrites comme autant de " bulletins de batailles " littéraires, selon la formule des Goncourt. C'est le temps des préfaces-manifestes va-t-en-guerre, dont celle de Mademoiselle de Maupin est le brillant archétype. Cet article se propose de recenser les différents protocoles d'affrontements entre ces deux forces à la fois complémentaires et ennemies qui structurent le champ littéraire contemporain et de suivre à travers débats et polémiques l'élaboration d'une critique des créateurs